Solaire : l’Etat veut favoriser le made in France
Le gouvernement décline le thème du made in France dans le solaire. A l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy à l’usine Photowatt de Bourgoin-Jallieu, l’exécutif a annoncé son intention de créer un nouveau tarif de rachat de l’électricité solaire, afin de favoriser la constitution d’une filière nationale. « Il va y avoir un tarif plus élevé, d’au moins 10 %, quand l’électricité sera produite à partir de panneaux fabriqués en France, c’est-à-dire à partir de 60 % de valeur ajoutée produite en France », a indiqué à l’AFP la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. « C’est le dernier maillon d’un dispositif qui se met en place, pour produire de l’électricité renouvelable mais en créant des emplois en France », a-t-elle souligné. Le gouvernement souhaite publier un arrêté en avril.
En réalité, ce tarif pourrait viser les composants fabriqués non pas en France, mais en Europe, comme le fait l’Italie. Depuis mai 2011, Rome majore de 10 % le tarif d’achat de l’électricité quand au moins 60 % des installations sont certifiées d’origine européenne.
Interrogations juridiques :
En France, le gouvernement n’a pas encore décidé si les conditions d’origine s’appliqueront aux panneaux ou à tous les composants (panneaux, onduleurs…). « Si c’est sur le système, ce ne sera pas très contraignant », estime Thierry Mueth, le président de l’association de professionnels du solaire Enerplan. Le gouvernement tente ainsi de limiter les importations massives de panneaux solaires chinois. Aujourd’hui, leurs prix sont inférieurs de 10 à 20 % à ceux des panneaux européens, selon les professionnels. Le dispositif devrait satisfaire les assembleurs de modules. Lors des états généraux du solaire, à l’automne, la filière avait demandé l’instauration de certificats d’origine. Elle avait aussi évoqué la mise en place d’un système de bonification des tarifs. Une idée reprise par des députés PS.
Le projet va cependant susciter fatalement des interrogations juridiques de la part des autorités de la concurrence. « Certains critiqueront en se demandant si c’est conforme aux règles européennes. Moi, j’observe que le tarif italien n’a pas été attaqué, donc on ne va pas se priver de donner un coup de pouce à l’industrie française », a répliqué Nathalie Kosciusko-Morizet.
Source : Les Echos